Aménagement et renaturation de la Petite Gironde
La Petite Gironde ou Ruisseau de la Fontaine de Mié s’écoule sur les communes de Tours, Notre Dame d’Oé, Saint Cyr sur Loire et La Membrolle sur Choisille. Son lit à ciel ouvert s’étend sur un linéaire de 5,03 km, dont 2,12 km en milieu urbanisé (entre la D29 et la D2), et 2,91 km où elle traverse d’anciennes prairies et zones boisées moins contraintes (depuis la D2 jusqu’à la confluence avec la Choisille à la Membrolle).
Tours Métropole Val de Loire a priorisé l’élaboration du Schéma directeur d’assainissement des eaux pluviales sur ce bassin versant pour collecter les données lors du zonage, des campagnes de mesures et de modélisation du fonctionnement des réseaux qui ont été intégrées à l’étude en cours pour le dimensionnement des aménagements à réaliser.
Problématiques
Sur le secteur urbanisé, les problématiques sur ce cours d’eau sont essentiellement liées à l’imperméabilisation des sols de son bassin versant. Lors de précipitations importantes, la mise en charge des réseaux peut engendrer des débordements conséquents qui occasionnent des altérations hydromorphologiques majeures. On observe sur une grande partie du linéaire des incisions très importantes et des érosions régressives qui ne permettent plus au cours d’eau de dissiper son énergie par débordement. L’objectif est également de restaurer les fonctionnalités du cours d’eau pour bloquer les processus érosifs.
A l’échelle de ce cours d’eau, de la même masse d’eau et affluent de la Choisille aval, le gain attendu par la mise en œuvre d’actions de restauration et renaturation permettrait de faire évoluer favorablement l’indice REH (Réseau d’Evaluation des Habitats), basé sur le degré d’altération des compartiments à l’échelle de la masse d’eau (débit, ligne d’eau, lit mineur, berges et ripisylve, continuité écologique, annexes et lit majeur).
Paradoxalement, il convient de souligner que la Petite Gironde présente une résilience surprenante face à ces pressions et problématiques. En 2018, à l’occasion d’un sondage piscicole réalisé par l’Office Français pour la Biodiversité, plusieurs juvéniles et géniteurs de Truite fario ont été capturés sur le secteur aval. Ses espèces d’accompagnement sont également présentes jusque dans la partie urbanisée du bassin. Cette zone est actuellement par sa localisation sur le bassin versant, la seule connue sur laquelle la truite se reproduit naturellement.
Objectifs de l'étude
- Supprimer, ou tout au moins diminuer, les phénomènes d’inondation sur le secteur amont fortement artificialisé et urbanisé ;
- Améliorer l’hydromorphologie du cours d’eau :
- Redimensionner la section d’écoulement du lit du cours d’eau sur le principe des lits emboîtés (lit d’étiage, lit moyen, reméandrage en fonction des possibilités)
- Restaurer les habitats aquatiques
- Proposition d’un programme pluriannuel de renaturation sur le secteur aval avec contrôle des processus d’érosions, d’incisions et dépôts
- Permettre le débordement des crues en fonction des emprises foncières disponibles et en prenant en compte les ouvrages existants
L’étude, initiée par l’ANVAL dans le 1er volet du Contrat territorial 2020-2022, prévoyait la réalisation des travaux en 2024 dans le 2ème volet 2023-2025.
Pour répondre aux problématiques rencontrées, les aménagements à réaliser prévoient des travaux de terrassement pour aménager des zones de débordement en plus des travaux de restauration hydromorphologiques. Dans le cadre de cette opération un groupement de commande est envisagé puisque Tours Métropole Val de Loire a transféré à l’ANVAL la compétence Gestion des Milieux Aquatiques et conserve l’exercice de la compétence Prévention des Inondations. Il est convenu entre la Métropole et le Syndicat, une répartition de la prise en charge des coûts de ce projet au regard de l’exercice de leurs compétences respectives. Ainsi les travaux de terrassement pour l’aménagement des zones de débordement qui seront réalisés avant ceux de restauration hydromorphologiques, seront supportés par la Métropole. Afin de réduire significativement les coûts, il semble préférable que les deux maîtres d’ouvrages fassent appel simultanément à la même entreprise pour réaliser l’ensemble des travaux dont le montant global est estimé à 250 000 € TTC.