Définition

La restauration des milieux aquatiques a pour principal objectif l’atteinte du bon état des masses d’eau dans le cadre de la Directive Cadre sur l’Eau européenne.

De manière générale ce terme englobe la restauration du régime hydrologique du cours d’eau, les habitats associés, etc.

qu’est-ce que le bon état des eaux ?
Source Agence de l'Eau Loire Bretagne

Contexte

L’Agence de l’Eau Loire-Bretagne a réalisé en 2019 un état des lieux des masses d’eau. Cet état des lieux a mis en évidence une dégradation de certaines masses d’eau et identifié les facteurs déclassants ou présentant un risque de dégradation.

L’état des lieux 2019, ci-après, regroupe pour chacune des 6 masses d’eau des bassins de la Choisille, de la Roumer et de la Bédoire :

  • leur diagnostic qualitatif fixé par l’état écologique
  • les enjeux associés fixés par les paramètres en risque de non atteinte du bon état écologique

Etat des lieux 2019

(*) Le bon état est fragile, en effet l’indice poisson est moyen pour 2017.

Actions sur le territoire

Depuis plusieurs années, le Syndicat de l’ANVAL et ses prédécesseurs mettent en œuvre des actions visant à restaurer les milieux aquatiques.

L’ensemble de ces actions sont inscrites dans des programmes d’actions pluriannuels, ce qui leur confèrent une cohérence territoriale.

Les grands types d'actions

Aménagement pour le franchissement piscicole d’ouvrage

Un type d’aménagement rustique consiste à fractionner la hauteur de chute à la sortie d’un ouvrage avec la mise en place d’une succession de seuils franchissables.

Il est admis que l’ensemble des espèces de poissons sont capables de franchir des hauteurs de chute d’environ 18 cm dès lors que la lame d’eau est suffisante et que la vitesse n’est pas trop importante. Ainsi, pour déterminer le nombre de seuils à aménager, il faut diviser la hauteur de chute par 18 ou 20 cm environ. 

Leur implantation est plus facile aux points de rétrécissement du cours d’eau. Le volume de blocs utilisé ne doit pas être sous-estimé pour assurer une bonne stabilité dans le temps. 

Comme pour la rampe en enrochement, ils bénéficient d’une bonne intégration paysagère.

Exemple : Choisille de Nouzilly, Nouzilly 2014

Choisille de Nouzilly, Nouzilly 2014 - Aménagement pour le franchissement piscicole d’ouvrage
Après travaux
Choisille de Beaumont, Cérelles 2013 - Aménagement d’une rampe enrochée
Disposition de blocs pendant les travaux

Aménagement d’une rampe enrochée

De nombreux radiers d’ouvrages (ponts, dispositifs de franchissement) représentent des obstacles à la circulation des poissons du fait de leur hauteur de chute, longueur, dénivelé et donc de vitesse de l’écoulement de l’eau. 

Le principe de la rampe en enrochements permet de compenser la hauteur de chute à l’aval immédiat de l’ouvrage puisqu’elle va être aménagée sur une longueur plus importante

Ainsi, une hauteur de chute d’un mètre peut être remplacée par une rampe sur une quarantaine de mètres. Sa pente sera réduite à 3% et la disposition de blocs sur sa structure permettra aux poissons de remonter l’ouvrage sans difficulté particulière. 

Le dimensionnement de ce type d’aménagement assure une hauteur d’eau suffisante en toute saison pour garantir la nage du poisson, les blocs offrent alors des zones de repos en réduisant les vitesses d’écoulements. 

Une fois les matériaux alluvionnaires disposés sur la structure de la rampe, un aménagement de ce type s’intègre parfaitement et durablement dans l’environnement.

 

 Son caractère rustique, car constitué de matériaux d’origines naturelles (blocs, matériaux alluvionnaires, argile), est préférable à des réalisations en béton.

 Exemple : Choisille de Beaumont, Cérelles 2013

Restauration de lit de cours d’eau par recharge en matériaux alluvionnaires

Cette méthode consiste à recréer un matelas alluvial dans le fond du lit du cours d’eau par apport en matériaux alluvionnaires. Celui-ci est bien trop souvent absent ou pas suffisamment épais, ou diversifié en classes de taille pour lui permettre de jouer son rôle d’habitat aquatiques et piscicole. 

Dans les années 60 à 90, les travaux de curage, de rectification ou de recalibrage mécanisés ont en grande partie dégradé cette couche de matériaux qui joue un rôle essentiel pour le bon fonctionnement des cours d’eau. L’aménagement d’ouvrages transversaux (plans d’eau sur cours, digues, seuils, batardeaux, …) ainsi que le manque de manœuvre d’ouvrages hydrauliques, réduisent le transport de sédiments de l’amont vers l’aval. 

En conséquence, des érosions se produisent dans le lit du cours d’eau conduisant à un déficit quantitatif (épaisseur) et qualitatif (diversité de tailles) de ce type de matériaux. Elles peuvent être latérales ou verticales ayant pour conséquences de modifier la physionomie du lit et sa pente ou encore de diminuer les habitats disponibles. 

 

Cette méthode reste aujourd’hui la plus efficace et utilisée à grande échelle depuis une quinzaine d’année, elle a permis d’évaluer son efficacité sur de nombreux cours d’eau et rivières.

Exemple : Choisille de Chenusson, Nouzilly 2013

Choisille de Chenusson, Nouzilly 2013 - Restauration de lit de cours d’eau par recharge en matériaux alluvionnaires
Après travaux de recharge
Choisille de Chanceaux, Chanceaux sur Choisille 2014 - Renaturation de l’ancien lit du cours d’eau
Lit restauré après travaux

Renaturation de l’ancien lit du cours d’eau

Cette méthode de restauration consiste à remettre l’écoulement du cours d’eau dans son lit d’origine et le renaturer avant sa mise en eau. Les exemples de déconnexion ou de déplacement du lit sont nombreux et relativement anciens dans la majorité des cas. 

Depuis le moyen âge et jusqu’au XIXème siècle, les aménagements pour utiliser la force motrice de l’eau et la multiplication de la construction des moulins notamment, en sont la cause principale. Un moulin a besoin d’une hauteur de chute minimum pour utiliser la puissance de l’eau. Ainsi, les écoulements naturels, à l’origine en fonds de vallées, ont été décalés de quelques dizaines ou centaines de mètres vers le plus proche coteau. La réduction de la pente naturelle permettait de créer une hauteur de chute plus importante que le dénivelé naturel à un point donné plus en aval. 

Souvent comblés ou bouchés, les anciens lits de cours d’eau nécessitent des travaux de terrassement et de reprofilage avant les apports de matériaux alluvionnaires. 

La végétation se remet progressivement en place en parallèle de la faune aquatique et piscicole.

Exemple : Choisille de Chanceaux, Chanceaux-sur-Choisille 2014